André Cicollela est toxicologue, chercheur en santé environnementale et fondateur du Réseau Environnement Santé. Dans cette interview, il explique pourquoi il faut « changer de paradigme« , si l’on veut stopper la progression de l' »épidémie de maladies chroniques évitables« , pour reprendre les mots de l’Organisation mondiale de la santé (dans un communiqué de presse du 11 septembre 2006). La « bonne nouvelle c’est qu’on a la solution« : interdire au plus vite les molécules chimiques qui perturbent le système endocrinien, en provoquant des dégâts souvent irréversibles chez ceux et celles qui ont été exposés in utero: cancers hormonodépendants (sein, prostate, testicules), stérilité, obésité, diabète, et troubles de l’attention. Je rappelle que de nombreux herbicides, comme le glyphosate, sont des perturbateurs endocriniens, car ils agissent comme des hormones de synthèse destinées à affecter le développement des plantes. Le problème avec les perturbateurs endocriniens c’est qu’ils agissent à de très faibles doses, y compris inférieures aux niveaux de résidus que l’on trouve dans l’alimentation ou l’eau.