Les 100 photos du siècle: Tomoko dans son bain 4/100

 

Entrée dans l’histoire comme la « catastrophe de Minamata », c’est l’une des plus grandes pollutions chimiques du XXème siècle.  Dans les années 1950, un mal inconnu frappe les familles de pêcheurs de cette baie japonaise, où explosent les malformations congénitales. En cause: le mercure rejeté dans la mer par l’usine pétrochimique de Chisso.  Au début des années 1970, le photographe Eugene Smith et son épouse Aileen décident de s’installer pendant deux ans à Minamata pour documenter ce drame ignoré par les autorités publiques.  Il faudra vingt-cinq ans de lutte acharnée pour que la population obtienne la condamnation des pollueurs. Cette vidéo est un hommage à un photographe qui « communiquait avec le coeur » et qui, pour la première fois, a su donner un visage à la pollution industrielle.

Les 100 photos du siècle: Hitler 3/100

En parcourant la liste des « 100 photos du siècle », mon regard s’est arrêté sur celle que j’avais consacrée à Hitler, l’un des plus grands criminels du XXème siècle. En ces temps terribles de poussée de l’Extrême droite partout dans le monde, – au Brésil, en Italie, Suède, France, Etats-Unis, etc- n’oublions jamais que le « Führer » est arrivé au pouvoir par les urnes, en s’appuyant sur la propagande véhiculée notamment par les images…

 

 

Les 100 photos du siècle: « Tchernobyl » 2/100

Au moment où la guerre en Ukraine fait rage et que le dictateur Poutine laisse planer la menace d’une catastrophe nucléaire, je mets en ligne la vidéo que j’ai filmée en 1998 à Tchernobyl avec le  photographe Igor Kostine. Ce reporter exceptionnel, qui travaillait alors pour l’agence de presse soviétique Novosti, fut le premier à documenter l’incendie du réacteur ukrainien qu’il survola en hélicoptère pendant la nuit du 26 avril 1986. Il photographia également le travail périlleux (et bien souvent mortel) des dizaines de milliers de « liquidateurs », ces ouvriers réquisitionnés pour recouvrir d’une pelle de béton le réacteur en fusion. Quand je l’ai rencontré, il continuait de témoigner des dégâts provoqués par la contamination radioactive sur les humains et les animaux.

Depuis ce voyage à Tchernobyl, j’ai compris que ceux qui promeuvent l’énergie nucléaire, comme l’une des solutions pour résoudre le dérèglement climatique,  sont ni plus ni moins que des Frankenstein irresponsables qui gaspillent l’argent public et hypothèquent l’avenir des générations futures.

 

 

Les 100 photos du siècle: « Brûlés au napalm »

De 1997 à 1999, j’ai réalisé « Les 100 photos du siècle« , une série de 100 modules de 6’30 diffusée sur ARTE , puis sur une cinquantaine de télévisions internationales. Je travaillais alors à l’agence CAPA, où je dirigeais une équipe d’une dizaine de personnes, sans lesquelles cette série n’aurait pu voir le jour.  « Les 100 photos du siècle » c’est aussi un livre publié par les Éditions du Chêne et traduit en sept langues.

Voici ce que j’ai écrit dans la préface du livre:

« Tout commence (toujours) par une rencontre. Réelle ou imaginaire. C’était en 1989, lors d’un reportage à Cuba. Un ami me raconte que Kim Phuc, la petite fille qui court sur une route vietnamienne, la peau dévorée par un jet de napalm, étudie à La Havane. Émotion. Qui n’a pas frémi devant cette image bouleversante qui reste à jamais l’un des plus puissants symboles de la guerre du Vietnam ? L’envie de rencontrer Kim Phuc est à l’origine des Cent photos du siècle. L’idée: raconter l’histoire du XXème siècle  à travers celle des grandes photos qui l’ont incarnée, en retrouvant, aux quatre coins du monde, leurs personnages et auteurs, ou leurs descendants. Un formidable voyage dans l’espace et le temps, sur les traces de la mémoire, intime ou collective.
 La sélection des photos repose sur cinq critères: la notoriété internationale du document; son caractère emblématique au regard de l’Histoire; son importance pour l’histoire du photojournalisme ou, parfois, de la photographie en général; l’opportunité de rencontrer ses héros, bien souvent anonymes, et ses auteurs, ou leurs proches; enfin, l’existence d’une « anecdote » qui a présidé à la naissance de l’ icône. Au-delà de cette grille objective, reste une part de subjectivité revendiquée: certaines photos ont été sélectionnées sur simples coups de coeur ou hauts le coeur, ou parce qu’elles me semblaient représenter une pièce signifiante dans ce vaste puzzle que dessine le processus de fabrication de la mémoire illustrée du siècle. D’aucuns invoqueront des oublis ou des choix surprenants. s’il fallait les justifier, je dirais qu’ils ont été tissés par un seul et même fil d’Ariane: la volonté de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui, parfois au péril de leur vie, ont capté une une parcelle de notre Histoire, un appareil photo à la main. En ces temps de remise en cause du métier de photojournaliste, c’était un vrai parti pris ».
Voici donc l’histoire de Kim Phuc, photographiée par Nick Ut, que j’ai rencontrés respectivement à Toronto et Los Angeles.