Aujourd’hui Sonia de Villers recevait sur France Inter l’historien Tal Bruttmann, l’un des auteurs de « Un album d’Auschwitz, comment les nazis ont photographié leurs crimes« . Ce livre essentiel pour la mémoire collective est constitué de clichés pris par les nazis pour prouver l’exécution de la « solution finale », c’est-à-dire l’extermination méthodique des Juifs d’Europe, décidée par Hitler et conduite par Himmler.
Dans Les 100 photos du siècle, j’avais raconté l’histoire d’une photo prise le 12 avril 1945, le jour de la libération du camp d’extermination de Buchenwald, par un soldat américain, Henry Miller, qui n’a jamais été retrouvé. On y voit le Prix Nobel Elie Wiesel, allongé avec ses camarades décharnés dans un baraquement, qui fixe l’objectif du photographe amateur. C’est le général Eisenhower qui avait demandé à ses troupes de prendre des photos de l’horreur qu’il découvrait, car il craignait que sans preuves le monde ait du mal à croire l’ampleur des crimes perpétrés par le régime nazi.