Les 100 photos du siècle: Le brasier israélo-palestinien, 13-14-15/100

 

 

La spirale de répression et de violence s’accélère en Israël et dans les territoires occupés palestiniens, encouragée par les déclarations va-t-en-guerre du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.  Empêtré dans des affaires de corruption qui auraient dû définitivement l’écarter du pouvoir, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyaou a passé un pacte dangereux avec l’extrême droite et les religieux ultra-orthodoxes, pour revenir au pouvoir. Il avait largement contribué à enterrer les accords d’Oslo, célébrés il y a tout juste trente ans à Washington. A l’époque, tous ceux et celles, qui, comme moi, espéraient qu’un Etat juif et un Etat palestinien pouvaient coexister, – en accord avec le plan de partage de la Palestine, entériné par l’ONU en 1947- , avaient salué cet accord, signé sous l’égide des Etats-Unis. Deux ans plus tard, Yitzhak Rabin était assassiné par un militant d’extrême droite, tandis que Arafat mourait dans des conditions jamais vraiment élucidées en 2004. Aujourd’hui la photo de Barbara Kinney apparaît complètement surréaliste, tant les extrêmistes des deux bords – israélien et palestinien- n’ont de cesse d’attiser le brasier…

Après l’occupation de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie par Israël en 1976, des centaines de milliers de Palestiniens s’étaient réfugiés notamment au Liban. En 1976, cette photo de  Françoise Demulder avait ému la communauté internationale.  La photographe de guerre française, première lauréate féminine du World Press Photo, avait accompagné les milices chrétiennes de Beyrouth, au moment où elles  rasaient le quartier palestinien de La Quarantaine. Saluons le courage de cette femme exceptionnelle, décédée en 2008, qui a pris des risques énormes pour témoigner du drame palestinien.

 

Dans la série « Les 100 photos du siècle », je rendais aussi hommage à Reza, qui a saisi l’une des photos les plus emblématiques de Yasser Arafat, en 1983, dans un moment extrêmement périlleux. Pris au piège, le leader palestinien parviendra à gagner la Tunisie, où il s’installera jusqu’en 1994, avant son retour triomphal en Palestine. Mais depuis l’espoir d’un règlement du conflit israélo-palestinien qui a causé tant de souffrances semble plus que jamais compromis…